Je ne vous lache plus!
Hier donc je me suis lancée pour aller visiter des vieilles et chicos anciennes maisons portuguaises. Quel bonheur! en posant mes fesses dans un vieux bus avec la population locale....(des femmes allant vendre leurs poissons) j'ai retrouvé la jubilation du voyage que la mollesse de la plage m'avait quelque peu fait perdre.
J'ai donc fait un trajet d'une heure perpendiculairement à la côte...et ai vu de Goa un autre visage. Me v'là à CHANDOR, qui n'est qu'un gros village. A côté d'une église imposante pour le lieu voilà la surprenante Bragança House.
Cette magnifique demeure portugaise construite à partir du XVIe siècle étale sa façade sur 28 balcons et comporte deux parties distinctes, édifiées par la célèbre (????) famille de Bragança pour ses deux fils et leurs héritier (apparemment un des deux frères a mieux réussi que l'autre!). J'ai visité chaque partie avec deux vieilles dames descendantes de ces familles et qui habitent toujours là. Sompteues salles à manger et salles de bal.
Une des chapelles contient même un reliquaire avec un ongle de St François Xavier devant laquelle j'ai dû me recueuillir! Beaucoup d'objets de Macao (???), vaisselle chinoise, meubles en bois de rose, marbre d'Italie, luminaires de Belgique.....et .....poussière locale! Au début du XXe siècle Luis Menesez-Bragança journaliste et écrivain fut l'un des farouches défenseur de l'indépendance de GOA. Il s'opposa au joug portugais et dût s'exiler, avec toute sa famille. Ils ne purent revenir à Chandor qu'après l'indépendance de Goa (1961 seulement!)....ce qui explique sans doute l'état de la maison.
J'ai marché quelque peu dans une splendide végétation: tecks, anacardiers, palmiers, poivriers (actuellement peu de rizières sont en eau) pour arriver à une maison ancore plus ancienne LA CASA FERNANDEZ encore habitée par une vieille famille de "chardos" une caste d'hindous convertis au christianisme au XVIIe siècle. C'est le fils de Dona Sara en personne qui me l'a faite visiter. Dans cette maison, à l'étage, une trappe secrète méne au sous-sol dans un vrai bunker, où la famille se réfugiait lors d'attaque de rebelles hindous et pouvait s'achapper par la rivière.
J'y ai vu un registre de la maison, vieux de 500ans (parait-il), rédigé en "modi" une écriture ancienne qui s'est perdue et que les chercheurs cherchent à décrypter....vous pouvez vous y essayer!
Donc, j'ai fini par comprendre que les fortunes s'étaient faites à partir de l'exploitation du teck, du coco, de la noix de cajou et du poivre et que la rivière facilitait le transport. OUF! terminé le moment culturel, vous en savez autant que moi sans avoir eu..... à suer par 36 degrés!!!!
Très particulier le bruit que font les feuilles sèches de teck qui tombent!...un peu comme les feuilles de platanes! j'ai bien eu le temps de les entendre parce que je sui restée longtemps à poser à l'ombre sur les marches en marbre (donc d'un fraîcheur que vous pouvez imaginer) d'une petite chapelle au fond d'une allée de tecks.
Ayant ressenti la jubilation du voyage je vais essayer d'aller faire un tour de qqs jours un peu plus au sud pour revoir le temple de Bellur que j'avais tant aimé et auquel je ne peux m'empêcher de penser. (Marie-Paule, tu te souviens?) Zaza a trop chaud pour voyager, elle préfère rester au calme. Mais je vais revenir la retrouver quelques jours avant de m'envoler pour rejoindre Ulla à Delhi et profiter une dernière fois de cette belle plage.
Rien n'est encore sûr. je vous tiens au courant.
Bisous.